by Didier Van Lerberghe
Malgré la traversée des grands travaux de modernisation de la Place Charles II, la vingtaine de membres se retrouvent à 10h15 à l’Hôtel de Ville de Charleroi. Installation dans la Salle du Conseil. Un architecte membre de l’équipe du Bouwmeester de Charleroi, Georgios Maillis, nous accueille et va nous parler du grand plan de rénovation de la ville.
Histoire de la ville
Par le traité des Pyrénées de 1659, la frontière entre la France et les Pays-Bas espagnols est modifiée. Plusieurs places fortes deviennent françaises, laissant entre Mons et Namur un large couloir sans défenses en direction de Bruxelles. En 1664, le marquis Francisco de Castel Rodrigo, gouverneur des Pays-Bas, voulant renforcer les défenses militaires choisit l’emplacement du village de Charnoy. Le roi d’Espagne Charles II (dernier Habsbourg roi d’Espagne et des Pays-Bas, 1661-1700) achète la seigneurie de Charnoy, pour y faire construire une forteresse dès 1666. Cette forteresse et le petit village le long de la Sambre sont à l’origine de la ville de Charleroi. La forteresse est prise et reprise, puis désaffectée. Par contre, les villages à l’entour se développent dans la sidérurgie, la verrerie, et l’électromécanique, grâce au développement des nombreuses mines de charbon et à l’accès à la Sambre. Charleroi devient même la première ville mondiale pour la fabrication de verre plat.
Grand plan de rénovation
Récemment, un grand plan de reconstruction, rénovation et réaffectation des sols est réalisé pour unifier et recentrer l’agglomération de la municipalité de Charleroi qui compte 30 communes, dont quinze autour du centre historique de Charleroi.
C’est ce que nous explique, images à l’appui notre présentateur : restructuration urbaine, intensification des espaces verts, amélioration de la mobilité, renforcement des événements culturels, réaménagements des quais de la Sambre, rénovation de la zone des grandes écoles et du centre-ville. En fait, de très nombreux projets avec l’ambition d’aller vite pour attirer de nouveaux investissements et recréer une nouvel essor démographique dans l’ensemble de la ville.
Visite de l’Hôtel de ville art déco
Intéressante visite de ce grand édifice art déco dont un monumental escalier en différents types de marbres. Anecdotes concernant la collection de sympathiques géants (facteur, mayeur, mineur, gendarme, etc.).
Visite de la Basilique
En 1955, une église existante est éventrée pour modifier l’orientation et l’agrandir via la construction d’une grande coupole (16m de diamètre et 48m de haut). Installation d’une immense fresque dans l’abside (2.000.000 de pièces de mosaïque en verre de Venise) sur le thème de l’Apocalypse. Impressionnant crucifix (6m de haut en cuivre), au moment où le Christ s’offre pour sauver le monde (le Christ s’élève de sa croix).
Repas au restaurant du Bois du Cazier
Visite du Musée de la catastrophe de 1956
Recueillement devant la stèle en marbre de Carrare avec les noms des 262 mineurs morts lors de la catastrophe du 8 août 1956.
Témoignage d’une dame qui était une jeune fille de 13 ans en 1956 et qui habitait dans les baraquements en tôle ondulée ou en bois pour les étrangers. Froid, humidité, accès à une seule fontaine, des conditions familiales particulièrement difficiles. Témoignage d’un mineur qui nous explique la journée de travail. Equipe de 15 mineurs en 3 shifts.Galeries à différents niveaux et sur plusieurs km, jusqu’à 1000m de profondeur. Travail de soutènement, forage, explosion de charges de dynamite, récolte et transport du charbon.
Explications concernant l’accident de 1956. Une benne remplie de charbon s’engage mal dans l’ascenseur à -975m et arrache une poutre métallique qui en remontant sectionne des câbles électriques, une conduite d’huile et une conduite d’aération. Les étincelles provoquent un incendie immédiatement alimenté par la réserve de 1000 litres d’huile. Le feu prend dans toute la mine et les deux puits sont bloqués, entravant le travail des secouristes qui sont obligés d’utiliser un 3ème puits, en cours de forage. Seulement 13 mineurs sont sauvés.
La catastrophe du Bois du Cazier est la plus importante survenue en Belgique. Couverte par la presse internationale pendant de nombreuses semaines, elle est à l’origine d’une prise de conscience de la condition des ouvriers mineurs et de l’instauration de nouvelles normes de sécurité.
Visite du musée de la verrerie
D’abord, explication de la fabrication du verre plat. Façonnage et soufflage de verre puis allongement sous l’effet de balancement de la canne et de la paraison, formation d’un tube, appelé ‘canon’ de plus ou moins 30cm de large et 2m de haut. Celui-ci sera ensuite fendu verticalement, puis réchauffé pour l’aplatir. Les verriers belges étaient mondialement connus et appréciés pour leur savoir-faire.
Ensuite, visite des collections de différentes époques mais surtout du XVIè au XXè s. Verres et cristaux de Bohème et Vénétie puis exemples des grands artistes de l’art nouveau et déco (Daum, Gallé, Lalique) et de la production du Val Saint-Lambert.
Vifs remerciements aux organisateurs de cette journée.
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